Plongeons-nous aujourd’hui dans les profondeurs de la tradition orale britannique, remontant au IVe siècle, pour explorer une histoire fascinante et souvent négligée: « Le berger xénophobe ». Cette courte fable, transmise de génération en génération par les bardes celtes, offre un aperçu intrigant des préoccupations sociales et des peurs latentes qui animaient la société britannique de cette époque.
Le récit se déroule dans une vallée verdoyante du nord de l’Angleterre, où vit un berger solitaire nommé Bran. Bran, réputé pour son travail acharné et sa dévotion à ses moutons, est également rongé par une profonde méfiance envers les étrangers. Il voit en chaque voyageur potentiel une menace, un voleur déguisé prêt à s’emparer de ses biens et à perturber la quiétude de sa vallée.
Un jour, un groupe de marchands arrive dans la vallée. Ils viennent d’un royaume lointain, apportant avec eux des marchandises exotiques et des histoires captivantes. Cependant, Bran les accueille avec froideur et suspicion. Il refuse de leur vendre de l’herbe pour leurs chevaux, prétendant qu’ils ne sont pas dignes de sa confiance. Les marchands, surpris par son hostilité, tentent de le raisonner, lui expliquant que leurs intentions sont pacifiques et que leur voyage est motivé par le commerce et la découverte.
Bran, aveuglé par sa peur et ses préjugés, refuse d’écouter. Il lance des menaces aux marchands, leur ordonnant de quitter immédiatement sa vallée. Les marchands, déçus et découragés, s’éloignent à regret, laissant Bran seul avec son mécontentement et sa vision restreinte du monde.
Cependant, le destin avait une leçon en réserve pour Bran. Peu après le départ des marchands, une tempête violente frappe la vallée. Les vents hurlants déracinent les arbres, tandis que la pluie battante inonde les champs. Bran, pris au dépourvu, voit ses moutons dispersés par la fureur de la nature.
Désespéré, il cherche à retrouver ses bêtes perdues, mais sans succès. Fatigué et démoralisé, il trébuche sur une cabane abandonnée. À l’intérieur, il découvre un vieux sage qui l’accueille avec chaleur. Le sage écoute patiemment les malheurs de Bran et lui raconte une histoire similaire à celle des marchands: un voyageur solitaire ayant été rejeté par une communauté craintive avant d’être sauvé par la bienveillance d’un étranger.
Bran, bouleversé par l’histoire du sage, réalise enfin l’erreur de ses préjugés. Il comprend que sa peur aveuglante l’a privé de contacts précieux et de possibles aides dans les moments difficiles. Avec une profonde honte, il décide de changer son comportement et d’ouvrir son cœur aux autres, quelles que soient leurs origines.
Symbolique et interprétation:
“Le berger xénophobe”, loin d’être une simple anecdote, est une fable riche en symbolique et en enseignements universels. Elle met en lumière les dangers de la peur et des préjugés, qui peuvent nous aveugler à la bonté et aux opportunités qui nous entourent.
Bran, symbole de l’homme enfermé dans sa bulle de peur, représente un modèle archétypal de l’ignorance et de la fermeture sur soi-même. Sa méfiance envers les étrangers, alimentée par des idées reçues et des informations biaisées, le conduit à rejeter toute forme d’aide extérieure et à s’isoler du monde.
Le récit explore également la notion de communauté et de solidarité. Les marchands, bien que rejetés par Bran, représentent une force positive: ils apportent avec eux des connaissances, des compétences et une ouverture sur le monde extérieur. Leur refus de céder à la colère ou à la vengeance témoigne d’une grande noblesse d’esprit et d’une volonté de maintenir un lien humain malgré l’hostilité rencontrée.
Le sage, quant à lui, incarne la sagesse et la compassion. Son récit, empreint d’une profonde humanité, éclaire Bran sur les conséquences de ses actes et lui offre une opportunité de changement.
L’importance de la fable:
“Le berger xénophobe” nous invite à réfléchir sur notre propre relation aux autres et à questionner nos préjugés. Il nous rappelle que l’étranger n’est pas nécessairement une menace, mais peut représenter une richesse et une opportunité de rencontre. En somme, cette vieille fable britannique nous enseigne la valeur de l’ouverture d’esprit, de la tolérance et de la solidarité humaine.